Tout a commencé en 2009… oui nous étions prêts à être parents! Nous savions déjà quelle serait la chambre de bébé 1 dans notre nouvelle maison! Un seul mois d’essai, ça y était, j’étais déjà enceinte! Nous savions maintenant qu’il serait facile pour nous de fonder une famille!
Malheureusement, seulement 9 semaines et demie plus tard, notre petit bonheur s’était éteint…Malgré la grande douleur que nous avons ressentie, nous avons décidé d’essayer à nouveau quelques temps plus tard en se disant que la première fois avait été si facile! Après un an d’essais infructueux, ma gynécologue décida de me faire prendre mes courbes de température et hormones… sans obtenir aucun résultat. Ont suivi trois inséminations, qui n’ont pas porté fruit également.
Plusieurs tests plus tard, le diagnostic d’infertilité inexpliqué était donné. Un petit coup de pouce qu’on nous dit!
Finalement, en 2013, le choc, nous devrons aller en fécondation in vitro… La maman a une grande quantité d’ovules et le papa, Olivier, produit plus de spermatozoïdes que nécessaire! Parfait! Ce n’était pas avec une grande joie que nous avons commencé le processus mais avec beaucoup d’espoir d’avoir de beaux résultats! Après deux protocoles productifs mais bourrés d’échecs, nous avons décidé de prendre une pause quelques temps, car tout ça était difficile pour le corps, le cœur et l’esprit. Ce fut beaucoup de deuils à surmonter sur une courte période de temps.
À l’automne 2014, j’ai décidé de modifier la vocation de la chambre qui était destinée à ce bébé tant attendu. Le cœur lourd de tristesse, j’ai repeint les murs et décoré la chambre pour en faire un atelier pour y lire et bricoler. Un autre deuil était fait, et puis, le fameux projet de loi 20 entra en jeux! Nous avions encore une chance de devenir parents avant qu’elle ne soit acceptée! C’est alors que nous avons décidé de recommencer les traitements associés à la fécondation in vitro, mais pour une dernière fois… j’avais alors 35 ans… À cet âge, les chances de devenir maman diminuent de beaucoup. Nous avons tout de même décidé de le faire pour ne pas avoir de regrets. Or, tout allait mal dans ce nouvel essai. Pour la première fois, je ne répondais pas bien aux traitements. J’avais peu de follicules et par conséquent, peut-être pas suffisamment d’ovules pour un prélèvement… mais finalement tout se passa pour le mieux!
Deux embryons ont été conçus, dont un qui s’était « accroché »! Et oui! Pour la première fois, tous nos efforts étaient récompensés. Un bébé s’accrochait à nous!
Le bonheur! J’avais un taux d’hormones plus élevé que la moyenne en plus! Mon bébé, notre enfant, était bien décidé à rester dans nos vies! Vous comprendrez que ce bébé était attendu par tellement de gens, famille et amis!
J’ai eu une belle grossesse! Quelques nausées, quelques inconforts mais rien de bien tannant! Nous étions tellement heureux. Ces petits désagréments étaient faciles à supporter à l’idée d’avoir bientôt un enfant dans nos bras. Tous les tests étaient parfaits! Un beau garçon en pleine forme et qui bougeait énormément! À heures fixes en plus! … c’était pratiquement des rendez-vous que nous avions! L’arrivée d’Éloi était prévue pour le 18 novembre 2015, une semaine avant ma fête! Le plus beau cadeau!
Le 15 octobre 2015, lors d’un suivi de grossesse avec mon médecin, j’étais accompagnée de ma mère. Le petit cœur d’Éloi battait au galop! Mon médecin m’a alors dit de préparer ma valise, car à la prochaine visite, nous vérifierions mon col, le décompte était commencé!
Nous avions tellement hâte de lui voir la binette! Je ne m’attendais pas à la voir si rapidement par contre…
Dans la nuit du 15 au 16 octobre, Éloi ne bougeait pas comme à l’habitude. Cette nuit là, je lui ai demandé de me donner un petit coup de pied, car maman était inquiète et il m’a répondu de deux petits coups doux… tellement doux. Je veux croire que ce fût sa façon de me dire au revoir…
Cette nuit-là, le petit cœur d’Éloi a cessé de battre, pour une raison qui demeure inexpliquée et qui le restera sans doute à jamais…
Par la suite, l’hôpital… la pire journée de notre vie et la plus belle d’une certaine façon, car c’était enfin la rencontre tant attendue. Évidemment, pas du tout comme prévue, mais nous tenions tout de même à la partager avec notre famille. Éloi est né tôt dans la nuit du 17 octobre, j’avais alors 35 semaines et demie de grossesse.
Tout cela nous paraissait tellement irréel. On nous posait un tas de questions auxquelles nous n’étions pas préparés à répondre. Nous avons fait de notre mieux, nous avons dit oui à pratiquement tout pour ne rien regretter. Les services de la Fondation Portraits d’Étincelles nous ont été offerts. Nous avons dit oui et ne regrettons tellement pas. Martine, la photographe, a été très discrète, une petite souris! Elle a pris de très belles photos de notre petite étoile, notre petit bonheur du ciel! Il ne se passe pas une journée sans que je regarde mon petit bonhomme. Notre petit Éloi.
Vivre le deuil d’un enfant est très difficile. Cela doit être une des pires épreuves que la vie peut nous apporter. Par contre, le fait de pouvoir en parler nous fait un très grand bien. Je ne crois pas qu’il y ait des mots assez forts pour décrire ce que nous, parents de petits anges, puissions ressentir.
Ce sont les yeux remplis de larmes et le cœur gros que je vous partage notre histoire en espérant que d’autres familles qui vivront ce drame ou qui l’ont malheureusement déjà vécu se sentent moins seules.
On dit que même le plus petit des pieds laisse une trace sur cette terre. Je crois que maintenant, Olivier et moi, avons une belle étoile qui nous guide et nous protège. Merci mon beau Éloi d’amour de nous avoir choisis comme parents. Je suis fière d’être ta maman et je le serai toujours malgré la lourde douleur que crée ton absence.
Christine et Olivier, parents d’Éloi, poussière d’ange.
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