Elle s’appelle Stella ma princesse endormie, mon bébé que j’ai porté si près de mon coeur, mais que je ne pourrai jamais plus tenir dans mes bras.
Ça t’aura pris 5 ans pour arriver. Puis 20 semaines pour t’envoler.
Le 25 janvier 2018, je me suis rendue chez le médecin qui suivait ma grossesse pour de légers saignements. Rien d’alarmant, comme ceux en début de grossesse. Je n’étais pas inquiète, ma grossesse se déroulait bien et je t’avais sentie bouger pas plus tard qu’il y a 2 jours. Normal à 19 semaines de ne pas te sentir constamment.
Au moment d’écouter ton petit coeur, ce n’est pas le silence que j’ai entendu, c’est le bruit de la fatalité. Le bruit d’une fin évidente, le genre de fin que je n’avais pas choisie. J’ai porté l’espoir jusqu’à ne plus pouvoir. J’ai cru fort au miracle, à l’erreur, ça me permettait de m’accrocher. J’ai porté cet espoir même si au fond, mon coeur de maman lui, savait bien que tout était déjà terminé.
Puis pour confirmer ton départ, on m’a envoyé passer une échographie d’urgence à l’hôpital. La première image à l’écran m’a fait l’effet d’un grand coup de poing au coeur. Mon bébé, ma grenouille, pourquoi les battements de coeur qui avait battu au rythme des miens s’étaient-ils arrêtés? Mon petit bébé, l’image te montrait repliée sur toi-même. As-tu eu froid ? As-tu eu peur quand tu as senti ton coeur ralentir?
Sur le moment, j’ai eu envie que mon coeur s’arrête avec le tien. Ça aurait fait bien moins mal …
Mais, je devais choisir une date. Cette date où ce que j’avais de plus précieux en moi depuis 19 semaines devrait me quitter… contre mon gré. J’espère que tu sais que si j’avais pu, je t’aurais gardée au moins jusqu’à la fin de ma vie. Si tu restais en moi, ça voulait dire que tu allais bien. Puis j’ai repensé à ton petit corps replié et j’ai su que je devais te libérer. Malgré ma souffrance, mon égoïsme, tu avais le droit d’être bien.
Le 27 janvier 2018… j’aurais dû avoir toute la vie devant pour prendre soin de toi. Mais la vie en avait décidé autrement. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’accoucher dans le calme, sans médicament. J’ai eu besoin de vivre chaque premier et dernier moment que nous aurions ensemble ma Stella. Je te devais bien une chose, celle de pouvoir vivre tes derniers moments dans l’amour.
J’ai ressenti chaque moment, non pas que je n’aie pas eu envie de pleurer, d’hurler, de crier. Puis après 11 heures de travail, j’ai accouché de toi, je t’ai donné la vie, ou la mort plutôt. Mon rêve déjà envolé, nos minutes ensemble étaient déjà comptées.
J’ai le corps vide, mais le coeur bien rempli.
Tu t’es emmêlée dans ta corde à danser mon bébé. Je ne t’en veux pas, sache que si j’avais pu, je me serais battue jusqu’au bout de ma vie pour toi. Je t’ai bercée, regardée, observée… J’espère que tu as senti l’amour que j’avais pour toi.
Il a bien fallu que je te laisse aux infirmières et que je rentre à la maison. Le moment le plus difficile pour mon coeur de maman. J’ai eu l’impression de t’abandonner, de vouloir ne jamais te quitter. Mais je garde pour moi ce futur que nous n’aurons pas. Quand ton image semblera se brouiller, ton odeur se dissiper, il sera comme un éclat de blessure vivante pour moi, dans cette nuit pleine de peut-être et de pourquoi. Tu seras toujours en moi, près de moi.
Les gens ne semblent pas toujours comprendre pourquoi je pleure autant un être qui n’a pas pu être. Ça ne les regarde pas. Eux, aimaient-ils donc si peu pour s’en remettre si vite ?
Sache que je te pleurai bien jusqu’à la fin des temps s’il le faut, parce que je t’aime d’un amour infini.
Je dois maintenant m’efforcer de faire le deuil de toi mon enfant, qui a bien existé, mais qui a laissé peu de traces. Je me demanderai toujours pourquoi tes petits pieds Stella, ne feront jamais leurs premiers pas. Je ne sais même pas si tu as eu peur. Je t’ai laissée toute seule, souffrir. Pourquoi je ne t’ai pas entendu mourir ?
Change d’univers mon ange. Rejoins l’autre rive, celle du bonheur et des rires.
Vole ma poussière d’étoiles, le ciel et la nuit en seront remplis.
Puis un jour, on se reverra.
Je t’aime xxx
Maman
« Mais qui arrive à se rappeler la douleur, une fois qu’elle est passée ?
Tout ce qu’il en reste est une ombre, pas même dans l’esprit mais dans la chair.
La douleur marque, mais trop profondément pour que cela se voit. »
– Margaret Atwood
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