Le ventre rond de Marianne a cessé de bouger. Entre la césarienne d’urgence et la cérémonie d’adieu, la belle Mathilde, cette petite fille parfaite, n’aura été qu’une étincelle.
Pour comprendre, pour expliquer, pour se rappeler, Marianne Roy Venne a décidé d’écrire à cette enfant qu’elle ne verra jamais grandir.
Après une bonne heure, on a dû se rendre à l’évidence. On ne te bercerait jamais assez, il fallait en finir. Te déposer sur le petit lit métallique dans une doudou a été le déchirement le plus inhumain de toute mon existence. J’ai senti mon cœur devenir un élastique qui voulait s’accrocher à toi. J’ai senti le trou que tu laissais dans mon ventre pour toujours commencer à se former, à grossir.
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