Longtemps, j’ai attendu de trouver la bonne personne avec qui fonder une famille. Je désirais avoir une belle grande famille depuis mon plus jeune âge.
J’ai rencontré celui qui allait devenir le père de mes enfants à 28 ans. Très vite, nous avons su que nous étions faits pour être ensemble. Quelques mois après notre rencontre, nous avons décidé de vivre ensemble. Moins d’un an après avoir emménagé avec lui, bébé numéro un était en route. Quel bonheur! J’allais enfin devenir maman pour la première fois.
À environ 24 semaines de grossesse, ma tension artérielle a commencée à être plus élevée. Mon médecin m’a alors mise en arrêt de travail et on a commencé à me suivre de plus près. On m’a aussi envoyée rencontrer le médecin de la clinique de grossesses à risques (GARE).
Comme toutes les futures mamans, j’ai eu une échographie à 20 semaines. Puisque le bébé était un petit peu trop petit, on m’a demandé de revenir deux semaines plus tard. Ma date prévue d’accouchement venait de changer. On passait du 2 janvier au 16 janvier.
J’ai rencontré le médecin de la clinique GARE à quelques reprises et elle m’a fait passer des tests. Après avoir passé la deuxième échographie qui démontrait un autre deux semaines de retard, elle a pris la décision que cette dernière échographie ne devait pas être tenue en compte. Elle voulait me revoir à 30 semaines de grossesse et l’hôpital allait m’appeler pour fixer le rendez-vous.
Vers ma trente-troisième semaine de grossesse, j’ai rencontré mon médecin de famille pour mon suivi de grossesse. Elle n’a pas aimé les résultats reçus à la suite de l’examen. Puisque je n’avais toujours pas eu mon rendez-vous pour la clinique GARE, mon médecin a téléphoné elle-même à cette clinique et a pris un rendez-vous pour moi pour le lendemain.
Comme prévu, je me suis présentée à l’hôpital le lendemain matin. Après plusieurs heures de retard, le médecin m’a enfin appelée. C’est là que tout à basculé. Après m’avoir fait une échographie, elle a constaté que des caillots de sang s’étaient formés dans le cordon ombilical et que le bébé était beaucoup trop petit.
Le bébé était en détresse. Mon petit bébé, celui que je désirais tellement, était en danger.
On m’a alors transférée d’urgence au CHUS Fleurimont parce qu’on devait m’accoucher et que l’hôpital où je me trouvais n’était pas équipé pour prendre en charge un aussi petit bébé.
Une fois arrivée au CHUS, les médecins m’ont donné trois choix. J’avais le choix entre 1) avoir une césarienne d’urgence (et je ne pourrai jamais avoir d’accouchement naturel), 2) déclencher le travail et mon bébé viendrait au monde sans vie puisqu’il n’était pas assez fort pour supporter l’accouchement ou 3) attendre au lendemain pour le mettre au monde, car il serait certainement décédé.
Pourquoi certains couples, certaines femmes se retrouvent face à une telle situation? C’est tellement cruel. Étant quelqu’un qui n’abandonne pas et qui ne lâche pas prise facilement, j’ai choisi la césarienne.
Mon fils, Cédrik, est né le 2 décembre 2008, en soirée et il pesait 800 grammes. On nous a proposé plusieurs traitements pour tenter de lui donner une chance de vivre. Je les ai tous acceptés.
Rien n’a fonctionné.
Le lendemain matin, après une échographie du cerveau qui a démontré que plusieurs parties de son cerveau étaient mortes… que si, par miracle, mon fils survivait, il serait grandement handicapé… j’ai pris la décision la plus difficile de ma vie, celle qu’aucun parent ne devrait avoir à prendre…
Cédrik a été débranché et il est parti, dans mes bras, en quelques minutes, le 3 décembre 2008 vers 11h15. Il a vécu 15 heures environ.
Je me considère chanceuse malgré tout parce que certaines femmes n’ont pas la chance de voir leur bébé en vie. Moi je l’ai vu vivant pendant 15 heures.
Je dois vous avouer qu’encore aujourd’hui, quand je pense à lui, je revois ses petits yeux qui me regardaient pendant que je le berçais. Je ne sais pas si un jour j’arriverai à penser à lui sans avoir les larmes aux yeux. Il a laissé un grand vide. Un tellement grand vide. Je ne pourrai jamais l’oublier.
Une autopsie et des tests ont révélé que mon sang coagule rapidement… c’est ce qui a causé les caillots dans le cordon ombilical. Ces caillots ont empêché le sang de se rendre à mon bébé. Cédrik a donc manqué de nutriments et d’oxygène. Heureusement pour moi, des injections de Fragmin allaient me permettre de mettre un bébé au monde en santé.
Aujourd’hui, j’ai une belle petite fille qui aura 7 ans dans quelques jours et qui est en bonne santé. Quand elle sera plus vieille et qu’elle sera en mesure de comprendre, je lui raconterai l’histoire de son grand frère qui est au ciel.
Avec mon histoire, j’espère sincèrement donner un peu d’espoir et de réconfort à des parents qui vivent sensiblement la même chose. Le meilleur conseil que j’ai pour eux, c’est de trouver quelqu’un avec qui en parler, c’est ce qui m’a aidée. Aux familles et amis de ces parents qui vivent la perte de leur petite étincelle, je vous demande de les écouter, ils en ont besoin.
Envoyez-nous l’histoire de votre Étincelle:
Composez votre texte et envoyez le à histoires@portraitsdetincelles.com
IMPORTANT: l’histoire doit tenir sur un maximum de deux pages en format de la police Arial 10pts.
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