C’est en versant plusieurs larmes que j’écris ce message. Nous sommes parents d’un joli garçon. Un petit ange né trop tôt et parti trop vite. Il sera toujours mon premier bébé. Mon enfant tant aimé et désiré qui a malheureusement connu une fin tragique. Je vais vous raconter la plus belle histoire d’amour et de tristesse de ma vie.
Tout débute par la rencontre magique entre son papa et moi un 9 février 2008. L’amour est dans l’air. Je le voyais comme mon amant, mon mari, mon confident et le père de mes enfants. Je peux dire que Benjamin fût désiré pendant plusieurs années. Un rêve qui a commencé dès l’apparition de l’amour entre son papa et moi. Après mes études et l’achat de notre maison, nous décidons d’avoir un enfant. Nous avons dû avoir recours à OVO pour la fécondation in vitro. Après plusieurs injections, procédures et échecs, nous apprenons avec beaucoup d’excitation et de joie que nous sommes enfin enceinte!!!! Un bébé aimé et désiré par ses parents et ses deux sœurs!
Être enceinte de toi Benjamin fût le plus beau 5 mois de ma vie. Sentir ton énergie, tes mouvements et entendre ton petit cœur battre m’apportaient la plus grande joie imaginable. La vie avait maintenant un sens pour moi. Devenir ta maman était ma priorité, mon espoir, mon plus grand désir. C’était un vent d’air frais, la beauté même de la vie. Planifier ton arrivé était la seule chose qui m’intéressait. Tu occupais 100% de mes pensées. Te porter et ta naissance m’ont apporté les plus grands sentiments d’amour. Tu m’as apporté tant dans ma vie. Tu m’as changée. Te perdre fut le plus grand sentiment de souffrance mais je suis éternellement reconnaissante d’avoir pu te connaître pour ces 5 mois. Tu m’as ouvert les yeux sur comment la vie peut être remplie d’amour et de joie. Tu as fait de moi une meilleure mère, une meilleure blonde et une meilleure personne. Si jeune si fragile mais remplis de bonté d’amour et de sagesse. Tu es un petit miracle et tu as déjà fait plusieurs miracles pour le peu de temps que tu as été parmi nous. Tu continues à marquer les gens qui apprennent à te connaître à travers ton papa et ta maman. Tu répands de l’amour dans nos vies et nous te sommes éternellement reconnaissants. Tu me manques mon ange. Ta vie fut courte mais tout de même remplie d’amour.
Chaque jour, j’écoutais ton petit cœur qui battait vite et fort. J’aurais reconnu ce petit son magique et tendre parmi tant d’autres. Tu grandissais si bien. Je te vois danser à l’échographie, te sentir bouger surtout à 17h et 7hr! Voir mon petit ventre gonfler d’amour à chaque semaine. On t’attendait et on t’aimait déjà. Le 30 novembre mon instinct de maman me disait que mon bébé n’allait pas bien. Je savais qu’il n’était plus là mais je cherchais désespérément à être rassurée par une échographie puis rire par la suite de mes angoisses. Malheureusement, l’échographie faite à 14hr confirme mon pire cauchemar. Les mots les plus douloureux et les plus sombres que j’ai jamais entendus : « Je suis désolé madame, le cœur a cessé de battre. » Aucun signe du pourquoi ceci a pu arriver. La douleur nous empare. Le délire, la panique, l’angoisse, la peur, la tristesse, l’incompréhension…..
Nous sommes pris en charge par une équipe extraordinaire de médecins et d’infirmières. Ils nous réconfortent et nous rassurent : « Nous allons tout faire pour essayer de comprendre pourquoi ceci est arrivé car à 18 semaines, c’est très rare une mort intra utérine sans saignement sans problème avec le placenta et sans anomalie chez le bébé ». Je me dirige alors vers la maternité pour accoucher de mon premier bébé, mort-né. Rentrer dans la chambre d’accouchement fut difficile. J’imaginais ce jour durant toute ma grossesse en cajolant ma belle bedaine ronde pleine de vie, pleine de mouvements. J’imaginais comment cela serait un jour magique et heureux. Le jour où nous allions rentrer à la maternité pour mettre au monde notre petit garçon. Voir son petit visage pour la première fois, lui dire comment on l’aime, entendre ses pleurs. Mais je savais que cette journée n’allait pas être comme je l’imaginais dans mes rêves et mes espoirs. Ça allait plutôt être une journée tel un de mes pires cauchemars. Le travail débute à 1hr du matin. J’ai peur de ce qui va arriver, je panique, je pleure, je crie, mais mon chum si aimable et tendre me rassure et m’aime de tout son cœur. Je ressens les contractions mais j’essaie de pas trop bouger car je veux garder mon bébé en moi, près de moi. Je ne veux pas qu’il pense que je le rejette donc je lui parle tout bas. « Je t’aime mon bébé de tout mon cœur. Je te le promets… je ne veux pas que tu partes. Tu vas toujours rester dans mon cœur, dans mes pensées. Je te garderais dans mon ventre pour toujours si je le pouvais. »
Benjamin est né le 1er décembre à 14:21 à 18 semaines de grossesse au CHUS Fleurimont par accouchement naturel provoqué. Il était accompagné de ses parents et de ses grands-parents et entouré d’amour. L’accouchement a été une dure épreuve. Ça fait mal, tu veux que ça passe mais en même temps tu ne fais rien pour accélérer le processus, car tu sais qu’à la fin tu ne seras plus enceinte de ton petit bébé. Tu as peur. Tu as de la peine. Tu as l’impression de souffrir pour rien. « Maintenant faut tu pousses » Je le sens descendre si facilement. Il est si petit. Une poussée et il est né. J’entends la docteur dire : « Deux circulaires serrés autour du cou « . Il était si vigoureux, si fort et plein d’énergie qu’il a eu deux tours de cordon autour du cou. Ceci n’arrive jamais à 18 semaines de grossesse et cause la mort encore moins souvent. Quelle malchance. Une chance sur 1000 d’avoir une mort intra-utérine. Alors une chance sur je ne sais pas combien de milliers d’avoir une mort intra-utérine causée par un accident de cordon…
La question hante nos esprits : « A-t-il souffert? » Non, il n’a pas souffert. Son cerveau est trop petit pour reconnaître la douleur. Il est parti doucement dans l’amour bercé par sa maman. Nous avions peur de le voir au tout début. Peur de l’inconnu. Peur de voir que son petit corps a souffert d’un traumatisme. Le courage nous prend et nous demandons quelques minutes après l’accouchement pour voir notre fils. Il était si petit, si fragile, mais tout de même le plus beau petit garçon que je n’ai jamais vu. Il était parfait. Je n’ai jamais pensé que je pouvais aimer un petit être autant que ce petit bébé devenu un petit ange. J’étais à la fois émerveillée de voir mon fils et triste qu’il soit déjà parti. Je lui prends les mains, les pieds. Je lui parle. Nous le prenons dans nos bras. Une cérémonie de bénédiction concrétise qu’il a existé et qu’il est aimé. Nous le montrons à notre famille et à nos amis avec fierté : « Je vous présente Benjamin, notre fils! » Les gens sont émerveillés du chef d’œuvre. Si petit mais si parfait. Ils l’aiment et pleurent son départ. L’énergie dans la chambre est à la fois triste, mais aussi remplie d’amour pour Benjamin. Entendre les petits bébés du département de la maternité pleurer cette nuit-là fut déchirant pour un cœur de maman en deuil. J’aurais tant voulu entendre ces petits cris de toi Benjamin. Rentrer à la maison après avoir accouché et sans bébé fut une autre dure épreuve pour nous. Je cajole sans cesse la couverture qui l’a enveloppé ainsi que son petit ourson. Je continue à cajoler ma bedaine pourtant maintenant si petite.
Je ressens un vide. Il y a une partie de moi qui m’a été arrachée. Je ne suis plus la même personne. Il me manque mon cœur qui m’a été arraché et n’est plus avec moi. Je continue mes habitudes prises pendant la grossesse. Je ne bois pas d’alcool ni de café. Je n’accepte pas de ne plus être enceinte de toi. Tu me manques trop. Ton absence crée le plus grand vide dans ma vie. La vie est maintenant devenue plate et sans but pour moi. Le regard fixe dans le vide, j’attends. J’attends je ne sais pas quoi. J’attends que la vie passe. Chaque minute de chaque heure semble interminable. Quoi faire, quoi penser. La colère me prend. Pourquoi nous? Pourquoi je n’aurai pas la chance de mieux connaître mon fils? Pourquoi Benjamin n’aura pas la chance de vivre? Il était si parfait, si aimé, si désiré. Je ne peux pas croire ce qui nous arrive. J’attends de me réveiller de ce cauchemar qui semble ne jamais finir. La vie est injuste. La montée laiteuse apparaît deux jours après ta naissance. Un dur souvenir que je n’aurai pas la chance de tout faire ce que j’aurais voulu faire avec toi. Je n’aurai pas la chance de te nourrir, te cajoler, te prendre dans mes bras. Je te promets par contre que je t’aime et je vais t’aimer plus que tout. Nous sommes allés te chercher pour te garder près de nous dans notre maison mon bébé. Tes cendres dans un reliquaire. Sur le chemin du retour le silence nous empare. Ton papa, ta maman et tes sœurs pensent fort à toi. Jamais nous n’aurions pensé te ramener à la maison de cette façon. Je te serre fort contre mon cœur. Je pleure son absence. Tu seras éternellement vivant dans nos cœurs et nos esprits. Tu fais partie de notre famille. Je t’aimerai à tout jamais mon bébé. Tu es mon ange. J’ai hâte au jour où nous allons nous revoir.
P.S. : Je dois remercier ma famille de nous avoir si bien accompagnés dans ce moment de tristesse et de désespoir. Ils ont partagé avec nous des larmes et de l’amour pour Benjamin. Je les remercie ainsi que toute l’équipe de la maternité du plus profond de mon cœur de m’avoir accompagnée dans ce moment difficile et tragique.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.