Nous t’avons attendu et espéré pendant un long moment. Nous avons eu la belle surprise d’un test positif au printemps 2017. Tu t’es finalement installé dans mon bedon. Jusqu’à maintenant, tout se déroulait à merveille! En mai, il y a eu quelques complications. À la suite d’une grosse douleur, nous avons appris qu’il y avait un hématome près de toi. J’ai dû redoubler de prudence dans mes activités quotidiennes. Ton papa et moi avons vécu beaucoup d’angoisse. Nous étions effrayés par la possibilité de te perdre du jour au lendemain.
À l’échographie de 12 semaines, nous avons eu la chance de voir un bébé en très bonne santé. Tu bougeais beaucoup et l’infirmière nous a confirmé que tout était normal, malgré l’hématome qui commençait un peu à se résorber. Après cette échographie, nous avons commencé à croire que désormais tout irait pour le mieux. Tu étais en bonne santé. Les médecins ont déterminé que tu serais avec nous autour du 24 décembre 2017.
Les jours ont passé et je ne te sentais pas bouger. Toutefois, je voyais à l’occasion mon ventre se déformer quand tu poussais probablement avec tes pieds et tes mains. Cela me rassurait grandement. Je trouvais ça magique de savoir que tu étais toujours là, malgré tout. À l’échographie de 21 semaines (5 mois de grossesse), au mois d’août 2017, ton papa et moi avions hâte de savoir si tu étais un petit garçon ou une petite fille. Une fois l’échographie commencée, nous trouvions les images étranges. On ne te voyait pas bien. Ce n’était pas comme à l’échographie de 12 semaines. On a vu tes petits doigts se déplacer très lentement. Tu étais en vie, ton petit cœur battait et tes mensurations semblaient normales. La technicienne ne pouvait pas déterminer si tu étais un garçon ou une fille, elle m’a conseillé d’aller marcher un peu afin de peut-être te faire bouger. En revenant dans la salle, un médecin nous a annoncé que tu n’avais plus de liquide amniotique. Nous étions très inquiets, mais on se disait qu’il y avait forcément quelque chose à faire pour te sauver. Nous nous sommes dirigés à l’étage de l’hôpital pour discuter avec des spécialistes. Je ne pouvais pas savoir quand le liquide s’éliminait, car j’avais toujours des pertes depuis le début de la grossesse et on m’avait mentionné que ça pouvait être l’hématome qui se résorbait.
Sans liquide amniotique, tu ne pouvais pas continuer à te développer sainement. Les médecins nous ont bien expliqué les enjeux et l’impossibilité pour toi de vivre. Le cauchemar! C’était peut-être une question de temps avant que le travail se déclenche naturellement. Les médecins ont été merveilleux avec nous, mais après une interminable réflexion, nous avons dû faire le choix d’arrêter la grossesse. Il n’y avait plus rien à faire. J’ai alors dû prendre mon courage à deux mains et commencer la provocation de l’accouchement.
C’était mon premier accouchement et nous devions accueillir notre bébé mort-né. L’accouchement! Ouf, un moment qui révèle toute la force d’une femme! Nous avons eu la belle surprise de constater que tu étais un petit garçon. Ton papa a pris soin de te prendre dans ses bras.
Des parents si impuissants, en pleurs de voir ce petit être que nous avions créé, inanimé.
Grâce aux infirmières et aux médecins, nous avons des photos de toi et nous avons partagé un moment si précieux avec toi. Lorsque je t’ai vu, je trouvais que tu avais déjà un beau visage et ce, même si tu étais si petit. Tu mesurais 26 cm et pesait 343 grammes. Nous t’avons appelé Éli.
Aujourd’hui, nous sommes toujours sans enfant et avons vécu beaucoup d’épreuves à la suite de ta rencontre. Nous te remercions de nous avoir permis de vivre ce qu’est l’amour inconditionnel. Nous ne savons pas le moment exact où tu as commencé à ne plus avoir de liquide amniotique, mais, pour nous, tu as été un battant.
Nous t’aimons petit Éli d’amour. Pour l’infini, tu resteras dans nos cœurs et tu feras partie de notre vie.
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