Perde un bébé est une lourde épreuve à passer. C’est un deuil que l’on vit et, parfois, on ne pense pas être capable de surmonter cette dure épreuve.
J’ai perdu deux jumeaux à 11 semaines de grossesses. Un véritable tsunami dans ma vie et dans mon cœur.
J’ai appris avec mes fausses couches que seul le temps aidait. Que la peine de cette perte reste, mais qu’elle diminue de jour en jour. Il n’y a pas une journée où je ne pense pas à mes petits anges partis trop tôt. Ces petits anges que je n’ai pas pu rencontrer.
Après un certain temps, pour certaines, on finit par vouloir passer à autre chose et vouloir à nouveau un test positif. C’est un nouveau départ et un nouvel espoir qui surgit.
Lorsque ces deux lignes tant attendues apparaissent sur le bâton, la joie est immense, mais l’inquiétude et la peur ont pris le dessus sur cette joie. Après avoir vu ces deux lignes, pleins de questions m’ont envahie. Et si c’était un faux positif? C’est peut-être juste mes yeux qui font défaut? Et si ça se terminait demain? Si, si, si… Toujours des « si ».
Le passé m’a ensevelie et est venu cacher toute cette joie. Pleins d’émotions se sont fait ressentir. Une minute, je vivais le parfait bonheur, l’autre minute je pleurais d’inquiétude. Une journée, j’avais de l’espoir pour dix personnes, le lendemain, je pensais au pire.
C’est ça vivre un choc émotif; on ne vit plus les événements de la vie de la même manière. On devient craintif et notre petit cœur se protège de toute éventualité. Tu as bien beau te faire dire : « laisse la vie décider… soit positive… Vis ta joie… ». C’est plus facile à dire qu’à faire. Ce sentiment de peur, d’être impuissante face à tout ça, est incontrôlable. J’envie les gens qui sont capables, facilement, de passer par-dessous toutes ces émotions qui me hantent jour et nuit… même encore après tant de semaines de grossesse… la peur reste… malheureusement… on ne fait que vivre avec et la gérer.
Malheureusement, il n’y a pas de remède à toute cette peur et inquiétude. Je ne vivrai plus jamais une grossesse de rêve, comme à ma fille, où cette peur de la perde n’était pas aussi présente.
En ce moment, je me sens comme une lionne qui surprotège son bébé, qui n’est même pas parmi nous encore.
Tout ce qui m’aide c’est de me dire : « tu ne peux rien contrôler… tu dois vivre une journée à la fois et profiter de ce moment… ». Mais je ne cacherai pas que ce sentiment du « laisser-aller » ne dure que quelques secondes seulement. Tout ça, sans le vouloir, c’est juste incontrôlable.
Et lorsque ce petit bébé sera dans mes bras, l’inquiétude de la grossesse disparaitra, mais d’autres peurs et inquiétudes suivront… Après tout, c’est ça, être une maman.
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