Petite étincelle. Petite Rosalie. Ton passage a été si bref dans notre vie mais l’aura marquée à tout jamais. Tes frères avaient si hâte de te rencontrer et nous étions si heureux de te voir compléter notre belle famille. Nous t’imaginions déjà, petite blonde aux deux lulus s’amusant avec tes grands frères qui sauraient te protéger et prendre soin de toi.
Notre monde a basculé lorsque nous avons eu notre première échographie et que nous avons dû faire la route vers Québec pour apprendre que tu avais plusieurs malformations qui nécessiteraient de si grosses opérations que nous craignions pour ta vie.
Nous voulions le meilleur pour toi, mais nous ne pouvions pas continuer cette grossesse.
Nous sommes entrés à l’hôpital un vendredi matin, prêts à faire ta rencontre. Nous savions que ce serait difficile, que cette décision serait probablement la plus ardue que nous aurions à prendre dans notre vie de parent.
Papa et moi avons été accueillis dans la douceur. Au bout de 22 heures de tentative de déclenchement, tu n’étais toujours pas prête. Tu savais probablement que maman avait besoin de repos, j’étais épuisée. Après quelques heures de sommeil, tu as décidé qu’il était temps de venir nous rejoindre. Tu as senti que maman était bien et prête à être envahie par cette montagne d’émotions qu’elle aurait en te voyant.
Tu es arrivée comme ça, tout doucement. Papa et moi sommes allés te voir. Tu étais minuscule, mais on pouvait si bien voir tes petites mains, tes petits pieds bien développés. Nous pouvions aussi remarquer tes malformations. Ma pauvre petite, tu aurais tellement affronté d’épreuves dès ta naissance.
J’ai pu te transmettre le message de ton grand frère. Il t’envoyait un gros bisou. Ton plus jeune frère était trop petit pour comprendre à ce moment, mais il savait que tu avais trop de bobos pour venir nous rejoindre.
Nous savons que tu es bien, au ciel, avec tes arrière-grands-parents et ma deuxième maman. C’est réconfortant pour nous de savoir que tu n’es pas seule et que tu ne manques pas d’amour là-haut.
Ici, nous avons transformé ta chambre en chambre soleil. Tes grands-parents ont peint les murs en chantant la chanson « Soleil, soleil ». Les murs sont jaunes, ta petite urne est là avec ta boîte de souvenirs. Au mur se trouvent les trois premières photos de naissance de nos trois bébés.
Tu n’es pas avec nous physiquement, mais nous pensons très souvent à toi. Cette pièce est maintenant un endroit pour se recueillir. J’espère que tu m’entends quand je te souhaite bonne nuit en passant devant ta chambre.
Nous t’aimons, notre belle Rosalie.
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