Ton histoire débute 12 novembre 2021, jour où j’ai appris que j’étais enceinte de toi. Nous étions tellement heureux. Mon désir de grossesse que j’avais depuis si longtemps était enfin réalisé. Au début, j’avais vraiment peur de faire une fausse couche puisque je connaissais beaucoup de femmes autour de moi à qui c’était arrivé. Puis, les semaines ont passé, la peur s’est envolée et tu t’es installé confortablement au creux de mon ventre. Je filais le parfait bonheur.
Nous aimions écouter ton petit cœur battre, c’était la plus belle des mélodies. À 20 semaines, j’ai commencé à te sentir bouger dans mon ventre, quelle merveilleuse sensation !! Je t’avais aussi choisi une chanson, que j’écoutais chaque jour et que je voulais te mettre une fois né. Je pleurais chaque fois que je l’entendais tellement j’étais comblée de ta présence.
Le 7 mars, à 21 semaines de grossesse, nous nous sommes rendus à l’hôpital pour l’échographie de morphologie, tellement impatients de savoir si tu étais une petite fille ou un petit garçon. C’est là que notre monde s’est écroulé.
L’échographie s’est déroulée dans un curieux et long silence, puis, la radiologue s’est avancée vers nous et a dit la phrase que personne ne veut entendre : « Écoutez, j’ai des mauvaises nouvelles. »
Elle nous explique tu es atteint d’hydrocéphalie, qui est une accumulation de liquide dans les ventricules du cerveau. Ça m’a pris quelques minutes pour redescendre de mon nuage, mais j’ai vite compris la gravité de ce qu’on m’annonçait.
C’est en attendant l’avis de la gynécologue, sous le choc et entre des séries de pleurs que nous avons finalement appris que tu étais un garçon; notre petit Jules d’amour.
On nous a référés dans un hôpital plus spécialisé pour davantage de tests. Pendant ces quelques jours de longue attente, nous avons vécu deux journées intenses de larmes et de tristesse, puis deux journées remplies d’espoir. Nous entendions quelques histoires positives qui nous emmenaient à croire au miracle. Nos proches nous ont envoyé plein d’amour et d’ondes positives.
Toutefois, ça n’a pas suffit. Le miracle ne s’est pas produit. Le pronostic était très négatif. Trop d’eau dans les ventricules. Tu aurais été lourdement handicapé et peut-être même non-viable. La décision de te laisser partir a donc été « facile » à prendre. Jamais nous n’aurions voulu pour toi une vie de souffrance.
On nous a annoncé que je devrais te mettre au monde la semaine suivante. Je n’arrivais pas à croire que ma première grossesse se déroulait ainsi et que le rêve que je vivais depuis plus de 5 mois allait prendre fin sous peu.
Le 15 mars en matinée, nous nous sommes ainsi rendus à l’hôpital afin de te donner naissance. Nous étions dans un mélange d’émotions, mais je crois que je ne réalisais pas encore…
En après-midi, j’ai entendu la femme dans la chambre d’à côté accoucher et son bébé pleurer. Oufff ! Les larmes se sont mises à couler. Pourquoi moi je n’entendrais jamais le son de ta voix ?? Pourquoi moi je devrais quitter l’hôpital les bras vides, sans toi ? Je trouvais la vie si cruelle !
Malgré tout, j’ai ressenti tellement de bonheur en te voyant. Tu es né le 16 mars, dans la nuit. Dès que nous t’avons eu dans nos bras, nous sommes tombés en amour. Tu étais si beau avec ton petit nez tout mignon et tes longs pieds comme maman. Nous n’en revenions pas à quel point tu étais déjà si parfait.
Tu avais un air paisible, cela a rassuré nos cœurs. Ta naissance a été un moment doux et serein, remplie d’amour.
Nous avons immortalisé ces précieux moments en compagnie de ta grand-maman et ta tante qui étaient si émues de te rencontrer. Quand elles ont quitté, c’est là que j’ai vraiment réalisé que c’était la fin, car bientôt je devrais partir aussi. Partir sans toi… Oui, le moment le plus difficile a été de te donner à l’infirmière et partir sans toi. Les bras et le ventre vides. Le cœur lourd.
Nous t’aurions gardé dans nos bras pour toujours.
Depuis, il ne se passe pas un jour sans que je pense à toi. Tu es ma plus grande fierté.
Petit ange, à nos yeux tu es et resteras le plus beau petit bébé du monde. Papa et moi t’aimons tellement, notre petit Jules d’amour.
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