Tout débute en 2002 quand j’apprends que je suis enceinte. J’ai 21 ans, je suis jeune, mais je suis vraiment contente de cette nouvelle.
Le début de la grossesse se passe bien jusqu’à ce que je me mette à perdre énormément de sang la 12e semaine de grossesse. Je me présente donc à l’urgence et le médecin me dit que je fais probablement une fausse couche. Par contre, il me prescrit une échographie d’urgence le lendemain pour le confirmer. À ma grande surprise, à l’échographie, on ne confirme que je ne fais pas de fausse couche et que je poursuivrai ma grossesse. Je ressens alors un énorme soulagement. Par contre, on m’informe que ma fille a des retards de croissance. J’ai enfin accouché d’elle à 36,6 semaines. C’est alors que le cauchemar a commencé… l’équipe de néonatalogie arrive et me la prend. Je n’ai pu la voir que seulement quelques minutes avant d’aller à ma chambre. Arrivée à ma chambre, une heure passe sans nouvelle d’elle. Puis, je vois ma fille qui arrive dans un incubateur dans le cadre de ma porte. On me dit que je dois la faire baptiser, car ils pensent qu’elle ne fera pas la nuit. Ils la transfèrent alors dans une autre unité de l’hôpital pour de meilleurs soins. Je me sens vraiment comme dans un cauchemar. Je veux tellement qu’elle vive, mais sa vie ne tient qu’à un fil. Les médecins m’annoncent qu’ils feront tous les examens possibles pour mieux la traiter. Par la suite, elle a eu une ponction lombaire et IRM pour trouver la cause de ses troubles. Elle est alors intubée, car elle ne peut respirer par elle-même.
Par la suite, le comité médical nous reçoit dans une salle et ce que j’ai entendu pleins de mots… par contre, le peu de mots que je comprenais, c’est que ma fille ne pourrait pas vivre, car elle avait une malformation au cerveau avec calcification dans les ventricules du cerveau. On doit donc prendre l’une des pires décisions pour un parent : débrancher son enfant pour la laisser partir.
Je voyais que du noir et je me disais que je ne pouvais pas faire ça à ma fille. En même temps, je ne voulais pas qu’elle souffre non plus donc ça été un oui. À 7 jours de vie, ma fille se faisait débrancher. Elle nous a quittés 2 jours plus tard dans son sommeil alors qu’elle était paisible et au chaud dans mes bras.
En 2004, je tombe enceinte de mon deuxième enfant. Vu mon historique, j’ai un suivi de très près par les médecins. J’ai une échographie à toutes les 2 semaines. Le bon côté de cela est que je peux voir souvent mon bébé.
Or, pendant une échographie, les médecins voient une anomalie pouvant être à l’origine d’une trisomie 13. Mon médecin m’a donc demandé d’aller consulter en médecine génétique. Ils ont alors proposé une amniocentèse. Entre temps, j’apprends lors d’une échographie que nous allons avoir un garçon… mon rêve se réalise.
L’amniocentèse se fait vers la 18ieme semaine de grossesse. Tout se passe bien et nous connaîtrons les résultats un peu plus tard. L’attente est difficile. Tous les jours on se demande ce qu’il arrivera. Lorsque nous recevons les résultats, ils sont tous négatifs. Que nous sommes soulagés. Aucune interruption de grossesse n’est prévue. Par la suite, la grossesse se passe bien et j’accouche à 40 semaines.
C’est le silence. Il ne pleure pas. Mon cœur se met à battre fort et je pleure à chaudes larmes. Je ne comprends pas ce qui se passe. Mon fils est aussi transféré en néonatalogie. J’ai l’impression que le cauchemar se répète. La vie s’acharne sur moi.
Je vois mon fils avant d’aller me coucher dans ma chambre. Je n’arrive pas à dormir véritablement évidemment. La crainte de perdre un enfant à nouveau me tient réveillée. C’est alors que la pédiatre vient dans ma chambre pendant la nuit pour me dire que mon fils a été intubé, car il a fait des arrêts respiratoires. Mon cœur me faisait tellement mal et j’avais tellement peur que l’histoire se répète.
Mon fils est vécu 6 jours. Il s’est battu jusqu’à la fin et cela m’a fait tellement mal de le voir ainsi. Il est décédé car il avait aussi une malformation au cerveau. J’ai dû le débrancher lui aussi pour qu’il aille rejoindre sa sœur. Son corps était si fatigué et le mien aussi… je suis tombée endormie à côté de lui et il a choisi ce moment pour partir. Il nous a quittés sans que je puisse lui dire un dernier au revoir.
Audrey est née le 14 décembre 2002 et nous a quittés le 23 décembre 2002. Alex est né le 15 décembre 2004 et nous a quittés le 21 décembre 2004. Depuis, je ne suis plus la même. Je vous aime mes amours.
Véronique Migneault
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