Mon petit Théo,
Tu es arrivé dans nos vies le 24 juillet dernier, sans qu’on ne s’y attende trop. Tant d’émotions nous ont frappés à ce moment. Après les premiers instants de surprise et de confusion, l’excitation et la joie s’emparaient de nous, malgré nos appréhensions. Mais au fond, tu savais que nous étions prêts avant même que nous le sachions. Cette joie que nous avions à t’annoncer à nos proches le confirmait. Pour nous, les premières lueurs de l’aube se levaient à l’horizon.
Le 19 septembre, nous apprenions que nous aurions un garçon, notre petit garçon à nous. Nous avions entendu ton petit coeur battre si rapidement quelques jours plus tôt et nous te verrions pour la première fois quelques jours plus tard. Notre petit rayon de soleil se pointait le bout du nez.
C’est en te voyant pour la deuxième fois, le 3 novembre que tu nous as bien fait comprendre que tu arrivais! Maman avait enfin un petit ventre et tu t’agitais déjà! Nous avions un peu de retard, mais papa et maman te préparaient à leur façon un nouveau petit cocon pour commencer ta vie. Papa s’est même découvert un petit plaisir, à trier tes futurs vêtements, et te créer des ensembles que maman n’aimait jamais.
Tu devenais notre petit soleil, qui réchauffait toujours plus notre coeur. Tu te créais une place dans le mien, une place que je ne savais pas existait. À chaque jour qui passait, tranquillement, doucement, je t’aimais plus.
Le 23 février, j’ai cru que cette place que tu t’étais créée s’effondrait, que mon petit soleil s’éteignait. Et je m’inquiète que tu penses la même chose. Parce ce que tu sais Théo, tous les parents s’inquiètent pour leur enfant. J’ai peur que quand tu nous regarde d’où tu es, tu te sentes coupable de voir maman et papa pleurer. Je m’inquiète que tu voies la peine que maman et papa ont lorsqu’ils sont ensemble, que tu te sentes responsable des larmes qui coulent quand ils sont seuls ou de la douleur qu’ils tentent de mettre de côté lorsqu’ils sortent de la maison. Les parents font toujours de leur mieux pour cacher ces inquiétudes de leur enfant. Mais avec toi, mon petit ange, c’est plus difficile, tu es partout, tu es toujours avec nous.
Je veux que tu saches que cette peine, elle ne t’appartient pas, tu n’y es pour rien. Catherine et moi, on apprend encore à être « maman » et « papa » du petit Théo, d’être parents d’un petit ange. On cherche encore le meilleur moyen de te dire que l’on t’aime, qu’on veut prendre soin de toi. Des fois, on pleure parce qu’on ne sait pas si tu nous entends, si tu nous reçois.
Papa et maman s’étaient aussi fait des idées, s’étaient imaginé une vie avec toi. Des marches en poussette, des journées au parc, des soupers avec toi parmi famille et amis. Papa et maman on fait aussi un deuil de ces idées, le deuil d’une vie qu’on avait imaginée avec toi. Mais tu n’es pas responsable de ces attentes que les adultes ont la mauvaise manie de se créer.
Être papa de toi, Théo, c’est se rappeler tes ébats le soir quand nous nous couchions. Alors que j’essayais de te prendre la tête (ou peut-être était-ce tes petites fesses?) C’est se rappeler comment tu me répondais quand je te taquinais. Ou de repenser à maman qui te caressait à travers son ventre, qui t’appelait son « petit loup », son « petit coeur ». C’est de revoir maman changer, toujours plus belle, à mesure que tu grandissais. Être papa de Théo, c’est se rappeler le bonheur que j’ai eu à t’acheter ton premier chandail du Canadien. Que nous avons eu, maman et moi, à te trouver un prénom ou à te faire une chambre bien à toi. C’est ce Noël, que nous avons passé à trois, où tu étais le centre de notre monde. Ce sont 8 mois que nous chérirons toute notre vie.
Être ton père c’est aussi, et surtout, de t’avoir constamment avec moi, de m’accompagner quand je suis seul dans la voiture, de pouvoir te parler n’importe où je suis, de te demander conseil ou te raconter mes petits problèmes d’adultes. Déjà, j’ai senti ta présence, j’ai senti ton aide. On apprend tranquillement à communiquer avec toi.
Le 24 février, nous partions pour préparer ton arrivée. Nous avons rencontré des gens attentionnés, dévoués et empathiques. Maman a été si forte pour toi, je pourrais t’en parler encore longtemps. Nous sommes tellement chanceux de l’avoir dans nos vies.
Le 25 février, tu es né. Je veux que tu saches que nous sommes éternellement reconnaissants que tu nous aies choisis comme parents. J’ai pu te prendre dans mes bras, t’embrasser le front, te caresser le nez, te pincer le petit pied. Te dire que je t’aime. Cette place que tu t’es construite dans mon coeur, que tu as préparée et réchauffée, elle ne part pas. Elle change à mesure que j’apprends à être ton père, le père du Théo que je connais aujourd’hui. Cette place tu l’occuperas toujours.
Je sais que lorsque nous avons fermé la porte de la chambre en quittant ce 25 février 2022, tes grands-pères Harry et Robert t’attendaient pour te prendre à leur tour dans leur bras. Pour célébrer ta naissance et la leur, car oui, vous partagez la même date de fête! Ils t’ont montré ta place dans le ciel, l’endroit où notre petit ange pourra jouer, nous regarder, se reposer. Je sais qu’ils s’occupent de toi aussi bien que j’aurais voulu le faire, car ils l’ont fait pour moi durant tant d’années.
Maman et moi, nous avons eu notre petit rayon, notre soleil brûlant, mais surtout, maintenant, nous avons notre étoile qui brillera toujours dans notre cœur. Dans cette petite place bien à toi, que tu t’es construite, tu seras toujours avec nous.
Je t’aime Théo, mon petit-ange, mon étoile.
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