Le deuil périnatal est encore parfois tabou mais ne devrait tellement pas l’être. Il existe et est bel et bien là… il fait partie de la vie.
Oui, les gens autour de nous sont mal à l’aise lorsque ce drame frappe à notre porte, ils ne savent pas quoi dire, ils ont peur de dire les mauvais mots, peur d’empirer la peine… malheureusement, il n’y a juste pas de mots pour apaiser la peine d’un parent endeuillé. Heureusement, la Fondation Portrait d’Étincelles est là pour accompagner les parents vivant un tel deuil.
Au sein de la Fondation, le centre d’appels est le premier à avoir un contact privilégié avec les petites étincelles parties trop tôt. Nous ne connaissons pas chaque petite histoire en détails, mais nous prenons quelques informations du tout petit être comme son âge gestationnel, est-il un 2ième bébé, un 3ième ou plus pour sa maman. Parfois, nous savons s’il est un petit garçon ou une petite fille… Bref, nous rentrons brièvement dans l’histoire si courte de cette petite étincelle fragile.
Lors de chaque appel, il y a une histoire différente et unique… Chaque appel nous prenons le temps de prendre les informations pour pouvoir faire le meilleur suivi possible avec le personnel médical et à chaque petit suivi avec les infirmières nous demandons comment vont les parents. Mon cœur tendre devient plein de compassion pour ces parents, comme si j’étais en quelque sorte près d’eux. Chaque appel est unique et chaque histoire derrière l’appel, je m’en souviens… Passer des minutes à attendre l’appel de l’accompagnante à la naissance pour m’indiquer que la maman va pousser et que le bénévole peut s’y rendre à l’instant, ça ne me dérange pas, je le fais avec amour pour ces parents. La compassion est toujours au rendez-vous. J’ai l’impression que le canal du cœur s’ouvre et qu’il se connecte directement à distance avec celui des parents blessés par cet événement.
Pour chaque appel que je reçois, je me croise les doigts de trouver un bénévole photographe pour ces parents, cette famille. Malheureusement il arrive parfois que je ne réussisse pas à combler la demande et c’est avec le cœur gros que je dois expliquer à l’infirmière que je n’ai pas trouvé de bénévole disponible. Heureusement, nous offrons alors notre Plan B grâce à nos bénévoles-retoucheurs qui retoucheront les photos prises par le personnel de l’hôpital ou par les parents eux-mêmes. Ce n’est pas le regard d’un photographe, mais au moins de cette façon, les parents peuvent néanmoins avoir des photos retouchées pour vivre leur deuil plus paisiblement.
Je me rappellerai toujours de mon premier appel… ma première « garde » en tant que bénévole au centre d’appels de la fondation… Il était 22h20, 40 min avant que je ferme la ligne pour la nuit… le bébé était né prématurément et n’a pu être sauvé. Je devais trouver un bénévole pour aller photographier ce petit être, pour offrir de doux souvenirs afin d’apaiser éventuellement la peine de ces parents, pour qui la vie a décidé de ce destin si épouvantable. Mon cœur palpitait, il était tard et j’espérais combler le désir des parents, me croisant les doigts pour que le lendemain matin, je réussisse à trouver un bénévole photographe pour y aller.
C’est ironique à dire, mais j’ai une fierté à chaque fois que je reçois un appel, que mon devoir de bénévole m’appelle et que je dois combler une demande. J’ai aussi une fierté qui m’habite lorsque les gens me demandent ce qu’est cette Fondation dont je fais partie, quand une personne entend mon répondeur qui indique que je fais partie de cette Fondation. Expliquer ce que nous faisons, comment nous faisons une différence, me rend fière. C’est en parlant de celle-ci qu’il y aura plus de parents endeuillés qui pourront bénéficier de notre aide. C’est en parlant de celle-ci que nous allons trouver plus de bénévoles pour le centre d’appel, de photographes et de retoucheurs pour venir aider ces parents à vivre leur deuil.
Je remercie les Fondateurs de la Fondation Portraits d’Étincelles, je remercie chaque bénévole qui en fait partie ou qui en a déjà fait partie et tous ceux qui décideront d’en faire partie un jour… Je remercie aussi tout le personnel médical avec qui on communique tout au long du processus pour donner le plus doux souvenir aux parents. Et, je remercie chaque parent qui nous donne le privilège d’entrer dans leur intimité quelques minutes pour nous permettre de leur offrir un doux souvenir qui leur permettra de présenter leur étincelle à tous les gens qui l’entourent. À tous, nous faisons une différence au deuil périnatal !!!!
Si j’écris ce texte aujourd’hui, c’est pour te dire à toi, oui oui, à toi qui me lis, que tu peux aussi faire une différence dans la vie de ces gens endeuillés. Que toi aussi tu peux devenir bénévole de la Fondation Portraits d’Étincelles. Tu n’as qu’à soumettre ta candidature ici : https://portraitsdetincelles.com/devenir-benevole/
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