45 minutes pour te rencontrer

Ma chère Lua,

Dans quelques semaines, tu aurais dû naître… le 17 avril exactement. On avait prévu déménager pour t’accueillir dans une belle grande maison avec de grandes baies vitrées pour faire entrer la lumière même en hiver, un atelier pour ton papa pour qu’il puisse créer tous tes jouets (tu sais comment il est doué pour créer toute sorte de choses), un grand jardin dans lequel tu aurais fait tes premiers pas, un studio pour le podcast de maman (tu sais à quel point elle aime partager et aider les autres).

Et bien sûr, une belle grande chambre pour toi. Papa l’aurait peinte en bleu étoilé, c’est beau le bleu non ? 

Sauf que tout ne s’est pas passé comme ça… 

À la place, on nous a dit que tu n’étais pas compatible avec la vie, que tu avais une maladie rare et incurable qui ne te permettrait pas de vivre.

Mais ne t’en fais pas ma Lua, tu es entièrement compatible avec la vie de papa et maman. Tu feras toujours partie de nos vies. Et pas seulement de la nôtre, aussi celle de tes grands-parents, de tes tantes (oui, oui on est majoritairement une famille de filles), de ta marraine et de ton parrain, et bien sûr, de tous nos amis. D’ailleurs, pour ta naissance, chacune de ces personnes ont choisi une musique pour être présente à tes côtés. C’était vraiment drôle car tu as eu des musiques du monde entier, de différents genres musicaux, et je dois t’avouer que ça n’allait pas toujours ensemble… Mais ça nous a fait bien sourire pendant les contractions de maman. 

Tu vois, ce moment de ta naissance, on l’avait imaginé triste et rempli de douleur, mais ce n’était pas du tout le cas ! 

Mercredi 8 décembre, on t’a rencontrée dans un moment de douceur et de joie. Oui, oui de joie car on a pu te voir, te serrer dans nos bras, te lire une histoire, te parler de l’histoire de ton prénom et te dire à quel point on t’aime et qu’on t’aimera pour toujours. 

Mercredi 8 décembre, on a aussi eu la chance de te voir en vie. De te voir te battre pour nous rencontrer, alors qu’on nous disait que c’était impossible. Pourtant, tu nous as donné ces 45 minutes. 45 minutes c’est trop peu pour la vie d’un enfant, mais c’est mieux que tout ce qu’on n’aurait jamais espéré…

C’est fou comme tu as la force de caractère de ton père. Avec cette volonté de ne jamais rien lâcher, de se battre alors que tant d’autres auraient abandonné. Tu nous impressionnes tellement ! 

On aurait aimé t’avoir près de nous pour toujours, mais comme tout bon parent, il a fallu te laisser pour que tu puisses prendre ton envol. Mais c’était trop tôt… C’était tellement déchirant, violent, anéantissant… Aucun mot ne pourra décrire la douleur qu’on a vécue.

Mais on te promet, Lua, qu’on ne restera pas sur la peine de notre séparation, car tu nous as offert la plus belle des rencontres. Tu es présente tous les jours avec nous. Maman serre ton doudou tous les soirs. Papa t’a fabriqué une belle lune qui sera sur le sapin tous les ans. Et on sait déjà quel gâteau d’anniversaire on mangera à ton honneur tous les 8 décembre 🙂 

On t’aime notre petit koala,

Maman et papa